Transformation digitale : quand les problématiques industrielles refont surface

Thomas SERVAL, fondateur et CEO, Kolibree

Logiciel, virtuel et data constituent le triptyque clé de la révolution digitale. On pourrait en déduire que les problématiques industrielles traditionnelles ne comptent plus à l’heure du digital. Pourtant, le segment prometteur des objets connectés (IoT) semble lui, au contraire, rappeler l’importance d’une conception ingénieuse, d’une fabrication rigoureuse et d’une capacité à répondre à une demande en forte croissance à l’échelle mondiale. Serial entrepreneur et inventeur multiple, Thomas Serval est devenu grâce à sa brosse à dents connectée (Kolibree) l’une des stars françaises du CES de Las Vegas. Il dirige aujourd’hui un groupe à forte croissance dont les activités de R&D, d’industrialisation et de marketing sont réparties autour du globe. Si ses méthodes managériales sont radicalement digitales, c’est-à-dire souvent inversées par rapport aux approches industrielles classiques, ses préoccupations et ses enjeux sont profondément industriels.

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Le maillon manquant : une gouvernance appropriée
des territoires

Brigitte THIECK, fondatrice et dirigeante de EcoEthic Professeur associée au Cnam, spécialiste de la RSE Conseiller au CESER IdF

Après avoir œuvré dans des multinationales à l’international, Brigitte Thieck a créé le cabinet EcoEthic qui accompagne depuis 2003 les entreprises et les territoires dans leurs politiques de responsabilité sociétale. Son cabinet a été retenu il y a quelques années pour procéder à une expertise sur les potentialités du Limousin en matière de développement économique. Elle a ensuite  été mandatée pour représenter la CPME Ile-de-France au Conseil économique social et environnemental régional (CESER) d’Ile-de-France qui élabore des rapports et des avis en matière de développement économique auprès du Conseil régional. Elle a pu ainsi observer un facteur très limitant lié à l'animation des acteurs d’un même territoire. Le niveau local est souvent dynamique et créatif, mais la plupart de ses initiatives restent confinées au local, par manque de relais au niveau des régions ou de l'État : le bottom-up bute sur un plafond de verre. Réciproquement, l'État et/ou les régions mènent des politiques souvent pertinentes, mais ce processus top-down s'enlise et se perd faute de collaboration constructive entre les différents relais et d’animation au niveau local. Il faut donc inventer de nouveaux modes de gouvernance des territoires permettant d'articuler de façon féconde ces initiatives montantes et descendantes.

Séance organisée en collaboration avec Le RAMEAU et le Collège des Bernardins.

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Attirer et cultiver les talents : l'approche de Saint-Gobain

Gwenola HOUDEYE, directrice du développement RH France,
Compagnie de Saint-Gobain

Régis BLUGEON, directeur des affaires sociales, DRH France,
Compagnie de Saint-Gobain

La guerre des talents est engagée par les grandes entreprises : ceux ou celles avec un fort capital scolaire, ou qui ont déjà montré leur savoir-faire, ont souvent un large choix et ne sont pas forcément tentés par les grandes entreprises. Elles ne font plus toujours rêver les jeunes des meilleures écoles, impatients de créer quelque chose à eux ou de vivre une aventure. Ceux qui ont participé aux succès de start-up redoutent d’être pris dans une bureaucratie. Ou encore, les meilleurs Chinois, Brésiliens ou Indiens peuvent hésiter à entrer dans une entreprise d’origine française, par crainte d’un plafond de verre. Pour attirer les talents, les grandes entreprises doivent se différencier et mettre en avant leur proposition de valeur : proposer des postes permettant aux jeunes de se développer rapidement, de prendre des initiatives et des responsabilités, offrir des parcours pour s’aguerrir et valoriser leurs qualités, mettre en place des dispositifs pour les suivre. Régis Blugeon et Gwenola Houdeye exposeront les réponses de Saint-Gobain et en discuteront.

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Voyage dans la politique culturelle à Nantes

Jean BLAISE, directeur du Voyage à Nantes

Les Allumés, le Lieu unique, Estuaire, le Voyage à Nantes… Depuis trente ans, Nantes mène une politique culturelle innovante et ambitieuse qui a fait sortir l’art et la culture de ses prés carrés usuels pour les amener au cœur de la ville et du territoire. Cette politique, qui a contribué à transformer l’image de la ville, sa vie quotidienne et son économie, est le résultat d’une conjonction rare : une longévité dans l’engagement politique pour la culture et le parcours et la place d’un homme. Directeur de scènes nationales, enfant de la démocratisation culturelle, Jean Blaise est allé hors les murs par nécessité, pour avoir été victime d’une alternance politique et par conviction, celle que la démocratisation culturelle par les lieux de culture était utopique. Le territoire est devenu son terrain de jeu, un objet complexe qu’il a fallu comprendre et apprivoiser pour parvenir à y développer des projets, qui ont pu exister dès lors qu’ils répondaient à une nécessité pour le territoire.

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Une passion d'entrepreneur pour l'excellence opérationnelle
et la qualité des relations

Florent BATTISTELLA, entrepreneur actionnaire

Après la passionnante aventure du LBO Converteam débouclé en 2011 avec General Electric, Florent Battistella consacre les fonds récupérés à une activité d'entrepreneur actionnaire. Il sélectionne des projets qui répondent à sa passion pour l'excellence opérationnelle en privilégiant la qualité des équipes dirigeantes. Il devient alors un actionnaire qui s'investit fortement dans la marche des entreprises qu'il soutient. Au bout de six ans, il est présent dans les domaines de la construction et la réparation navale, la sous-traitance aéronautique, ou encore le thermalisme ou la sylviculture. Il est animé par une obsession : développer des activités en France, même là où l'on dit que la délocalisation est la seule solution. Il montrera, au travers d’exemples, comment il surmonte les obstacles qui ne manquent pas, comme celui du chantier naval Couach, d'Arcachon, qui renaît alors qu'on le croyait perdu il y a quelques années.

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Comment créer de nouveaux degrés de liberté dans les grandes entreprises ?

Bertrand BALLARIN, directeur des relations sociales
et de la responsabilisation, Michelin

Pierre DEHEUNYNCK, directeur général adjoint,
directeur des ressources humaines Groupe, ENGIE

Hicham EL HABTI, chargé de la coordination du processus
de libération des énergies, groupe OCP

Pour relever les nouveaux défis du monde actuel, les entreprises cherchent à développer l’innovation et l’agilité à tous les niveaux. Ceci les conduit à donner plus de liberté et de responsabilités à tous leurs collaborateurs et se traduit par la vogue de l'entreprise libérée, dont les exemples correspondent toutefois souvent à de petites entreprises. Comment la grande entreprise marquée par une histoire riche et des systèmes de management très établis peut-elle initier elle aussi une telle évolution managériale ?

En effet, la question n’est plus tant de savoir pourquoi donner plus de liberté et de responsabilité, mais chercher comment y arriver. Deux transformations ambitieuses, l’une chez Michelin, l’autre au sein du groupe OCP (la plus grande entreprise marocaine) ont frappé les esprits lors de leurs présentations à l'École de Paris. Leurs maîtres d’œuvre viendront transmettre leur expérience et débattre avec Pierre Deheunynck et l’assistance. 

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Des solutions low cost disruptives pour le secteur spatial

Grégory PRADELS, Aerospace Valley

Éric JOLIVET, IAE Toulouse

Un modèle de Clayton Christensen sur les disruptions technologiques nous aide à comprendre comment de nouveaux entrants réussissent à détrôner des géants, parfois en utilisant des technologies inventées par ces grands groupes. Dans le secteur spatial, les sociétés américaines SpaceX et Planet Lab ont bousculé tout un secteur qui semblait jusque-là inaccessible et largement protégé. Des start-up soutenues par des investissements privés forgent de nouvelles propositions avec des solutions techniques parfois moins performantes que celles qu’aurait pu imaginer la NASA, mais directement au service du citoyen. La France, mère patrie des technologies spatiales en Europe, reste aujourd’hui à l’écart de ce mouvement : un seul des 568 nanosatellites (dont la masse est inférieure à 20 kg) lancés à fin 2016 était français. Comment imaginer une nouvelle politique publique qui, s’appuyant sur les forces existantes, pourrait permette de faire évoluer l’activité spatiale en France et en Europe vers un modèle moins vertical ?

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Un chaos refondateur

Patrick POUYANNÉ, PDG de Total

Pendant une dizaine d'années, les pétroliers ont vécu avec l'idée que le prix du pétrole serait durablement autour de 100 $ le baril. Cela a été pour eux l'occasion d'un boom extraordinaire : tout pétrole était bon à exploiter, même au prix de défis technologiques extraordinaires, et le prix de 100 $ permettait d'éponger la plupart des erreurs. L'industrie pétrolière était prospère, puissante, avec une vie relativement facile. L'effondrement du prix du pétrole à 30 $ a créé un choc. Il fallait passer d’une priorité aux volumes à une priorité aux coûts avec les conséquences managériales inhérentes. C'est ce projet qu'a mené Patrick Pouyanné avec détermination, faisant en sorte que les membres de l'entreprise découvrent par eux-mêmes les solutions plutôt que d'imposer des modèles d’organisation imaginés par des consultants. Il expliquera la façon dont l'entreprise s'est remise en cause, passant d'un point mort de 110 $ le baril à 40 $, la crise rendant l'entreprise inventive, et le chaos étant un facteur de réinvention.

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Transformation digitale : les partenaires sociaux doivent-ils
se réinventer ?

Marylise LÉON, secrétaire nationale, CFDT

Les entreprises tentent de se réinventer à l’occasion de l’accélération de leur transformation digitale. Que font les partenaires sociaux pendant ce temps ? Comment les syndicats appréhendent-ils les profondes transformations du travail, des organisations, des stratégies d’entreprises ? Comment assimilent-ils les nouvelles manières de s’informer, de se former, de s’organiser et éventuellement de se mobiliser ? Les DRH, interlocuteurs naturels des syndicats, sont-ils les meilleurs interlocuteurs pour anticiper les nombreuses conséquences sociales du développement de la robotisation, des intelligences artificielles, des collaborations étendues… ? L’arrivée dans les conseils d’administration des représentants du personnel offre-t-elle une réelle opportunité de discuter des stratégies digitales et de leurs conséquences sociales ?  Marylise Léon donnera l’éclairage de la CFDT sur les nombreux domaines dans lesquels le digital interpelle aujourd’hui l’action syndicale.

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