En 1995, Mohamed Horani fonde HPS pour accompagner les banques en matière de paiements électroniques. S’ensuivra une aventure entrepreneuriale où l’entreprise deviendra la partenaire des plus grandes institutions financières avant d’être introduite à la Bourse de Casablanca en 2006. C’est le résultat d’un effort hors norme en R&D, d’une obsession de la qualité et de l’agilité, ainsi que d’une parfaite connaissance du métier auquel elle forme, au sein de son université interne, ses équipes, mais aussi ses clients et ses partenaires.


Exposé de Mohamed Horani

La société HPS est une société technologique spécialisée dans le domaine des paiements électroniques. À ce titre, nous sommes concernés par toutes les grandes tendances qui émergent dans le monde de la tech, que ce soit sur le plan purement technologique – le cloud, avec par exemple le concept important chez nous d’architecture micro-services, l’intelligence artificielle et son corollaire (le traitement des données massives, la blockchain…) –, ou sur un plan plus économique – développement de l’écosystème start-up avec l’émergence des fintechs, l’arrivée des grandes plateformes dans le domaine des paiements, Apple Pay, Alipay… Toutes ces évolutions représentent autant de menaces ou d’opportunités que nous devons surveiller de près et sur lesquelles nous devons nous positionner.

Les Lions de l’Atlas de la monétique

Puisque j’interviens devant vous lors des derniers jours du Mondial 2022, qui a vu l’épopée de l’équipe du Maroc, surnommée les Lions de l’Atlas, surprendre le monde entier, permettez-moi de vous dire que nous sommes un peu les Lions de l’Atlas dans notre domaine. Personne n’imaginait qu’une entreprise marocaine puisse arriver à se faire une telle place dans un secteur technologique et bancaire qui ne cherche pas ses champions en dehors des États-Unis, de l’Europe, du Japon ou de la Chine.

Nous opérons surtout dans une industrie mondialisée extrêmement complexe, critique pour l’économie et finalement assez mal connue. Je me dois donc d’en expliquer les grands principes.

L’industrie du paiement, que j’appellerai souvent par la suite la monétique, a émergé en 1976 avec la naissance du réseau de cartes bancaires Visa, qui organise entre les banques les échanges électroniques d’argent générés par les cartes. Le réseau Mastercard a été créé en 1979. D’autres réseaux tels qu’American Express (Amex) déploient des modèles privatifs d’interopérabilité plus ciblés. Les banques qui veulent intégrer un ou plusieurs réseaux doivent y adhérer, c’est-à-dire payer pour participer et s’engager à respecter les règles communes fixées par le réseau. À partir de là, elles peuvent émettre des cartes bancaires qu’elles distribuent physiquement auprès de leurs clients sous forme de services (moyennant cotisation annuelle et frais). Elles ne se ressemblent pas toutes. En effet, il y a des réseaux (Visa, Mastercard…), des catégories (basique, Gold, Infinite, Platinum…), certaines ne sont dédiées qu’aux paiements (cartes prépayées et cartes de débit), d’autres sont de véritables cartes de crédit. De plus, les autorisations de paiement ou de retrait diffèrent d’un client à un autre.

Par ailleurs, les banques distribuent auprès de leurs clients commerçants des terminaux de paiement électronique (TPE), là encore sous forme de service (cotisation et/ou commission). Bien entendu, les banques doivent respecter la réglementation locale. La gestion de toutes ces spécificités, auxquelles s’ajoutent les innovations technologiques, est un véritable casse-tête, d’autant que les règles changent souvent. Il faut les prendre en compte très rapidement sans perturber le système qui doit rester disponible quels que soient l’heure et le lieu dans le monde où un client veut faire un paiement ou un retrait. L’informatique joue donc, depuis l’origine, un rôle central dans cette industrie.

Les institutions financières peuvent se tourner vers des prestataires technologiques globaux qui prennent en charge ces fonctions sous forme de services partagés à distance (SaaS), ce qui, à terme, pose la question de la maîtrise de ce métier par la banque et de la capacité de cette dernière à se différencier, et donc à maîtriser son avenir. Les institutions financières peuvent choisir une autre voie en s’équipant elles-mêmes de logiciels et en créant des organisations internes capables de traiter l’ensemble de cette complexité. HPS se positionne sur les deux types de partenariat avec les banques. Nous sommes un éditeur de logiciel (PowerCard) qui a pour vocation de gérer toutes les opérations monétiques des banques, mais aussi des fintechs qui le souhaitent, car celles-ci ne peuvent se permettre de redévelopper le cœur du système, qui représente chez nous plusieurs centaines d’années-homme de développement. Au-delà de notre logiciel, classé parmi les plus riches et les plus complets du marché au regard des fonctionnalités, nous accompagnons nos clients dans l’adaptation de notre logiciel à leurs spécificités et nous les aidons à l’intégrer au sein de leur organisation. C’est ce qui nous fait dire que nous leur fournissons une solution complète et pas seulement un outil technique. Nous sommes cotés à la Bourse de Casablanca et nous figurons parmi les champions mondiaux de notre industrie.

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