La Croix-Rouge française est confrontée à une augmentation sans précédent des besoins, alors que les subventions, la générosité du public ainsi que le bénévolat baissent. Face à ce constat, elle se redéfinit en se voulant plus agile, en développant des coopérations et en étant à l’écoute des acteurs du terrain. Pour cela, elle a créé un accélérateur d’innovation sociale qui soutient et accompagne l’intrapreneuriat de ses salariés et bénévoles ainsi que des projets entrepreneuriaux d’associations ou d’entreprises.

Exposé de Grégoire Ducret


La branche française du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont les origines remontent à la bataille de Solférino (où s’affrontèrent, en 1859, l’armée franco-sarde et l’armée autrichienne), est le principal acteur de l’action sociale en France. Constitué de 192 sociétés nationales dans le monde, regroupant quelque 16 millions de bénévoles, ce mouvement est la plus importante organisation humanitaire de la planète. Il est doté de deux organes internationaux : le Comité international de la Croix-Rouge, qui a présidé à la création du droit international humanitaire et intervient dans les zones de conflit, et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui coordonne l’action des sociétés nationales dans les zones de paix, lorsque survient une catastrophe naturelle – cette fédération est aujourd’hui très mobilisée dans la lutte contre la Covid-19.

Entre salariés, bénévoles et étudiants, la Croix-Rouge française regroupe peu ou prou 100 000 personnes.

Les missions multiples de la Croix-Rouge française

Parmi les bénévoles de la Croix-Rouge française, 10 000 sont formés au secourisme. Ils interviennent notamment lors de manifestations sportives ou culturelles, en appui des pompiers et du SAMU, lors de crises sanitaires, ou encore auprès du grand public pour le sensibiliser et le former aux gestes qui sauvent des vies. Les autres bénévoles sont engagés dans l’action sociale, notamment à travers l’aide alimentaire et la distribution de vêtements.

Les salariés sont répartis dans 650 établissements, sanitaires, sociaux, médicosociaux et de formation. Ainsi, la Croix-Rouge française possède et gère des hôpitaux, des établissements pour les personnes âgées, des structures de soins à domicile ou spécialisées dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, des crèches, ainsi que différents dispositifs d’accueil, d’orientation et d’hébergement des personnes sans-abris, précaires, réfugiées, migrantes.

En outre, 20 000 étudiants entrent chaque année dans les écoles de la Croix-Rouge française pour être formés aux métiers des secteurs paramédical et social – ce qui représente environ 15 % des infirmiers, aides-soignants, ergothérapeutes, brancardiers et travailleurs sociaux du pays.

Enfin, la Croix-Rouge française est partie prenante d’opérations internationales humanitaires bien connues du public, coordonnées avec la Fédération internationale, dans une vingtaine de pays, notamment en Afrique subsaharienne et au Proche-Orient. Elle participe aussi à des missions extérieures de lutte contre le paludisme, d’assainissement des réseaux de distribution d’eau et d’insertion des populations marginalisées.

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