Née en 1968 en tant que concessionnaire Berliet, l’entreprise Ippolito se développe en se diversifiant, démarche qui s’accélère avec l’arrivée des petit-fils du fondateur. Le Groupe exerce aujourd’hui ses activités dans l’automobile, l’industrie, le tourisme et l’immobilier. Ainsi, il se développe sur son territoire et conserve une forte proximité avec ses clients et ses collaborateurs. Cette stratégie a cependant ses exigences : être le leader sur chacun de ses marchés locaux et viser une qualité premium dans tous les domaines.


Exposé de Pierre Ippolito

Après un début de carrière chez le constructeur de camions Berliet, mon grand-père s’est établi comme concessionnaire pour cette même marque en mai 1968. Il s’est installé au centre de Nice, avec une quinzaine de collaborateurs, pour vendre et réparer des camions. Entre 1970 et 1990, le département s’est doté d’infrastructures routières, autoroutières et aéroportuaires qui ont facilité la circulation des poids-lourds et soutenu la croissance organique de l’entreprise. Dans les années 1990, mon père et mon oncle ont rejoint l’entreprise, qui est ainsi devenue familiale.

Pour ma part, à 17 ans, j’hésitais entre l’envie de prendre un jour la direction de l’entreprise familiale et celle d’intégrer Saint-Cyr. J’ai opté pour l’entreprise et je me suis formé en école de commerce, avant de suivre un master en finance d’entreprise. Puis, j’ai effectué quelques stages, notamment dans l’hôtellerie, en contrôle de gestion et chez un constructeur de camions en Angleterre. J’ai rejoint l’entreprise familiale en 2010, à l’âge de 23 ans, et j’ai gravi les échelons dans les services marketing, puis commercial. Deux ans après mon arrivée, mon père est tombé malade et j’ai dû le remplacer au pied levé pendant six mois. À son retour, estimant que je ne m’étais pas trop mal débrouillé, il m’a proposé de conserver le poste pendant qu’il s’occuperait d’autres fonctions et je suis ainsi devenu directeur général de l’entreprise à 26 ans et demi.

Le Groupe comprend aujourd’hui 60 établissements en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, relevant de 25 marques, toutes activités confondues. Il emploie 900 collaborateurs (dont 780 dans le secteur automobile, 80 dans l’immobilier, 30 dans le tourisme), pour un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros. Quand nous discutons avec une PME (petite ou moyenne entreprise) de 15 ou 20 personnes, nous avons l’impression d’être une grosse entreprise, mais, même si nous sommes devenus une ETI (entreprise de taille intermédiaire), notre fonctionnement est resté proche de celui d’une PME de 30 ou 50 salariés. Nous avons gardé notre capacité à évoluer, à nous adapter, à faire preuve de flexibilité et d’agilité.

Diversification horizontale et verticale

Il existe plusieurs formes de diversification. La première, horizontale, consiste à offrir à ses clients des services complémentaires par rapport à l’activité principale. La deuxième, verticale, vise à sécuriser un approvisionnement en se positionnant en amont de la chaîne de valeur, ou, inversement, à se rapprocher du client final afin de mieux comprendre les évolutions du marché. Elle se traduit généralement par l’intégration d’un fournisseur ou d’un client.

Ces deux premières formes de diversification s’accompagnent de nombreuses économies d’échelle et synergies. Elles permettent d’améliorer la maîtrise de la chaîne de valeur et la rentabilité de l’entreprise, chaque activité venant renforcer les autres.

La diversification dans le secteur automobile

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