S’il te plaît, écris-moi une chanson…

Au début, il y a une phrase, un mot, une structure, un couplet. Souvent, il s’agit de mettre des paroles sur une musique existante, et cela se fait à travers un échange, sorte de maïeutique dans laquelle un parolier met son art au service d’un interprète chaque fois différent, par sa personnalité, sa sensibilité, ses envies, son feeling, sa manière de travailler. Un art jamais vraiment maîtrisé, si l’on en croit Claude Lemesle qui, se retournant sur une carrière au cours de laquelle il aura travaillé avec Joe Dassin et Michel Sardou, Gilbert Bécaud, Serge Reggiani et Alice Dona, Johnny Hallyday ou Gilbert Montagné, et aura écrit plus de 1 500 chansons enregistrées, dont quelques-unes sont passées à la postérité, constate qu’il est toujours douloureux d’écrire. Parce que ce sont les affres de la création, ses mystères aussi, et que cette création particulière implique pour le parolier de trouver un équilibre entre l’écriture pour autrui, son style et sa personnalité propres.